Daria Arkova

Avec son nouveau single “What I’m Not”, Daria Arkova ouvre un nouveau chapitre de sa carrière musicale. Après des morceaux aux sonorités plus douces, l’artiste française explore désormais un univers mêlant rock sombre et nuances de soft metal. Ce titre marque une évolution marquée, où intensité émotionnelle et guitares enveloppantes traduisent une quête de libération et de renaissance artistique.
”What I’m Not” est maintenant disponible.

Crédit: Naomi Paulmin

Salut Daria, comment vas-tu? 

Hello Virginie ! Je vais plutôt bien, je suis assez impatiente à l’approche de la sortie du single haha J’espère que tu vas bien également :) 


Quand as-tu commencé à écrire tes propres chansons? 

J’écris des textes en tout genre depuis que je suis enfant, l’écriture m’a beaucoup aidée de manière générale dans mon existence mais les chansons sont venues tardivement. J’ai écrit ma première chanson, Breathe, en 2019 ! 


Quand as-tu su que tu savais chanter? 

Lorsque j’avais 7 ans, j’étais en vacances avec mes parents dans un camping du sud de la France. Un soir, il y a eu un karaoké et je ne sais pas trop pourquoi je me suis inscrite pour chanter C’est une belle journée de Mylène Farmer. Lorsque j’ai commencé à chanter, ma famille a été surprise (et moi aussi) car il s’est avéré que je savais chanter haha. 


Quand as-tu officiellement su qu'il était temps de te lancer dans une carrière musicale? Qui a été la première personne à croire en toi? 

Depuis le collège, je partageais des cover sur ma chaîne Youtube, pour moi il n’y a longtemps eu que cette option : reprendre les chansons des autres. Au lycée, puis à la fac, je n’allais pas très bien sur le plan mental, au point où je n’arrivais plus à faire de musique. En 2018, j’ai rencontré un ami avec lequel j’ai échangé à ce propos et il m’a remotivé à faire des vidéos, j’ai donc tout doucement repris la musique. En 2019, après une énième cover, j’ai été contactée par quelqu’un de très connu qui avait repéré la reprise en question et qui voulait que j’écrive une chanson pour lui. Après un instant de choc, j’ai accepté la proposition et nous avons commencé à collaborer ensemble. Malheureusement, cette personne a eu de gros soucis de santé et a dû mettre un terme à ses projets en cours, dont le nôtre. Cet épisode a débloqué la carte “écriture de chansons” dans mon esprit, car depuis je n’arrête plus ! Et j’ai également commencé à m’entourer de personnes qui m’ont aidé et qui ont cru en moi, ces personnes m’ont fait comprendre que j’avais un talent qu’il était possible d’exploiter autrement. 

Sinon de manière générale, mes deux meilleures amies ont toujours cru en moi et j’ai la chance d’avoir un cercle de proches très sain, qui ne banalise pas mes rêves, bien au contraire. 


Quelle plus grande leçon as-tu appris depuis le début de ta carrière? 

Il y en a un paquet ! La première qui me vient à l’esprit c’est de ne pas faire confiance à n’importe qui. Les vendeurs de rêve sont nombreux et souvent les personnes qui parlent le plus sont les moins fiables, en tout cas d’après mon expérience. Aujourd’hui, je me méfie beaucoup de ça et j’ai appris à les repérer plus facilement. Je ne sais pas si c’est la plus grande leçon, mais elle est pratique pour faire le tri ! 


"What I'm Not" est ton dernier single - quelle est l'inspiration derrière cette chanson? 

Mon inspiration est toujours fondée sur un mélange de mélancolie et d’introspection. Ce sont mes propres émotions qui m’inspirent mais je ne sais jamais où je vais lorsque j’écris. Souvent ça vient comme ça par moment, j’ai des bouts de phrase qui arrivent dans mon esprit et lorsque je les assemble ça forme une chanson haha. C’était le cas pour ‘What I’m Not’ ! 


Quand as-tu écrit cette chanson? Qui t'a aidé à la conception de cette chanson? 

J’ai écrit un couplet en Écosse, fin 2024. J’étais en pleine randonnée quand des paroles me sont venues, sans doute inspirées par l’instant. Puis début 2025, mon guitariste m’a fait écouter une intro qu’il avait composée et j’ai tout de suite su où irait mon couplet venu d’Écosse. Le reste des paroles est venu tout seul après que j’ai fait un peu de yaourt lors d’une répétition avec mon groupe.

La chanson a été composée par la totalité du groupe. Chacun a composé ses parties et j’ai suggéré certains agencements car j’avais une idée assez précise des sonorités que je voulais et à quel endroit je les voulais. Mais ces derniers temps, nous fonctionnons ainsi :  ensemble ! 


Qu'as-tu ressenti lors de l'enregistrement de cette chanson? 

J’ai ressenti beaucoup de joie à l’idée de donner vie à cette chanson, qui est ma préférée à ce jour ! En plus, l’enregistrement s’est passé à merveille avec une personne (Jules du studio NWHR) qui a su comprendre nos besoins et notre direction tout de suite.


Quel message veux-tu donner à travers cette chanson? 

Je ne pense pas avoir la légitimité de passer un quelconque message. Je transmets et partage des émotions, donc si certaines personnes sont touchées, j’ai déjà tout gagné. Tout ce que je fais est libre d’interprétation. Parfois, les gens pensent que j’écris des chansons d’amour ou de rupture, ce n’est pas ce que je fais mais si c’est ce qu’ils voient et que ça leur fait du bien, alors tant mieux. Une fois sorties, ces chansons ne sont plus totalement à moi et j’adore ce sentiment. 

Quels sont les albums qui t'ont le plus influencé? 

Lors de la composition de cette chanson, j’écoutais plusieurs albums différents qui ont sans doute participé à mes influences. Tout d’abord, le dernier album de Chelsea Wolfe She Reaches Out to She Reaches Out to She et plus particulièrement la chanson Place In The Sun. J’écoutais également Heavener d’Invent Animate et ALTAR d’Ice Sealed Eyes, entre autres.


Qu'est-ce qui t'as poussé à chanter en anglais? 

Je ne suis pas une grande fan des chansons en français de manière générale, je préfère les sonorités de la langue anglaise. L’anglais me permet aussi de garder une certaine distance sur le plan des paroles. Lorsque je les chante devant un public français, tout le monde ne comprend pas immédiatement ce que je dis et ça m’arrange parce que c’est loin d’être joyeux haha 


Que ressens-tu lorsque tu chantes? 

Lorsque je chante, c’est l’un des seuls moments où je me sens pleinement moi-même. Ça va au-delà d’une seconde nature, c’est totalement indissociable de ce que je suis, donc je me sens bien à un niveau inexplicable. 


Selon toi, quels sont les plus gros challenges de l'industrie musicale actuelle? 

Dans l’industrie, la valeur de la musique a tendance à se mesurer au nombre de streams alors que dans certains cas ce n’est pas représentatif de la qualité d’une œuvre. Le talent est loin d’être suffisant et il faut avoir conscience de cette réalité.

S’en sortir en tant que groupe ou artiste émergent dans l’industrie musicale est très complexe. Pour éveiller un quelconque intérêt, il faut déjà avoir une base solide d’auditeurs, des dates de concerts et autres, sauf que cette base solide ne peut s’acquérir qu’avec de la visibilité, donc au final on tourne en rond. 

L’industrie est également saturée. On a un peu le sentiment que tout a été fait et que plus personne ne peut s’en sortir, mais il faut réussir à dépasser ça parce que ce qui reste le plus important, c’est l’amour de créer. Tant que cet amour n’est pas perdu, tout est encore possible. 


Quel message/conseil aimerais-tu donner aux personnes ayant des difficultés à gérer leur santé mentale? 

J’ai mis longtemps avant de passer ce cap alors que ça paraît d’une banalité affligeante, mais être accompagnée par un.e thérapeute ou psy aide énormément. On a tendance à se tourner vers nos proches pour parler, mais parfois ils sont impuissants (et surtout non formés) face à notre détresse, donc se tourner vers un.e pro change tout. 

Sinon au quotidien, créer m’aide à canaliser mes émotions et ma santé mentale. Le fait de transformer mes émotions en quelque chose de tangible les rend moins fortes. C’est comme si je les ôtais de mon esprit pour les contempler, donc au final ça donne presque le sentiment qu’elles en disparaissent. Chez moi ça passe par l’écriture, mais ça pourrait être n’importe quoi tant que ça permet une catharsis. Et si vous ne vous sentez pas doué pour une activité qui pourrait vous être bénéfique, ce n’est pas grave car ce n’est pas le talent qui détermine la passion, juste la volonté de la pratiquer. 


Quelles leçons de vie as-tu apprises jusqu'ici? 

Elle est affreuse cette question, haha. C’est sans doute triste, mais à force j’ai appris que le travail acharné ne paye pas toujours. Même quand on donne tout, parfois il n’y a rien en retour et aucun résultat. C’est frustrant, mais comprendre ça fait moins mal que de continuer à cultiver un espoir sans fin.

J’ai aussi appris que dire “non” et arrêter de se forcer est beaucoup plus sain que de tenter de plaire à tout le monde en acceptant tout et n’importe quoi. De toute façon c’est impossible, donc autant être en accord avec ses valeurs et refuser ce qui ne nous tente pas.

Sur un plan plus positif, j’ai compris que notre environnement proche était déterminant pour avoir une meilleure santé mentale. Donc s’entourer de personnes qui nous aiment profondément et sans condition, qui nous soutiennent de manière désintéressée et qui n’entrent pas en compétition avec nous, c’est primordial. Ça veut aussi dire qu’il faut parfois dire adieu à certaines relations, même les plus proches, pour aller de l’avant et ne pas sombrer avec elles.




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